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Depuis l’avènement de l’arrêt AKAYEZU, le viol utilisé comme une arme de guerre a raisonné dans la pensée juridique des éminents praticiens du droit pénal international, ainsi que des chercheurs et défenseurs des droits humains. Cet arrêt découlant des affaires célèbres de la Cour pénale Internationale pour le Rwanda (TPIR) rappelle les populations de la sous-région de grands lacs le début cochermadique des massacres des populations civiles, mais surtout l’ampleur des violences sexuelles liées aux conflits armés.
Cela commence bien évidemment le 6 Avril 1994 avec l’assassinat du feu président Rwandais Juvenal HABYARIMANA et son homologue Burundais Cyprien NTARYAMIRA. Alors s’en suivrons le génocide des Tutsi et Hutu au Rwanda et la guerre civile sanglante au Burundi.
Ce chaos sous-régional créé par les commanditaires et exécutants du double crime d’État dans l’espace aérien de l’aéroport international de Kigali par le tir d’un missile contre le Falcon 50 (avion transportant les deux chefs d’État) aura des répercussions sur d’autres pays de la sous-région dont principalement la République Démocratique du Congo, alors République du Zaïre.
Il s’observera très rapidement un afflux incontrôlé des réfugiés Rwandais (hutu en majorité, près de 2000.000 d’hommes, des femmes , jeunes et enfants) ainsi que de quelques Tutsi (près de 50.000 personnes ) dans la partie Est du Zaïre à l’époque.
Cependant très rapidement le régime de l’armée Patriotique Rwandaise (APR) prendra le pouvoir au Rwanda en remplacement du régime déchu des Hutu et sans aucun obstacle, le régime des vainqueurs au Rwanda (Tutsi) va poursuivre les Hutu au Zaïre sous prétexte sécuritaire selon lequel , les anciens éléments militaires des Forces Armées du Rwanda ex-FAR préparaient des attaques contre Kigali à partir des camps des réfugiés dans lesquels ils se déguisent à l’Est du Zaïre.
Sans le rappeler, les réfugiés Hutu Rwandais étaient amenés au Zaïre sous la célèbre opération dite Turquoise de la communauté internationale menée sous le leadership du Gouvernement Français.
Si l’échec et la responsabilité de la communauté internationale dans la tragédie de la sous-région commencent déjà à partir du Rwanda, elles se renforcent par l’arrivée incontrôlée et désordonnée des réfugiés Rwandais sur le sol congolais. Pourquoi ce désordre organisé et voulu par la communauté internationale ? Tout porte à croire que tout était déjà planifié pour mettre la main sur les minerais stratégiques que regorge cette vaste étendue au cœur de l’Afrique.
Mais pour y arriver la communauté internationale va utiliser la politique de l’Autriche en regardant de loin sa proie pour bien la griffer et la dévorer.
C’est ainsi que dans moins de deux après l’assassinat du Président HABYARIMANA, le commando de l’APR va lancer l’assaut qui mettra à sang et à feu tous les camps de réfugiés à l’Est du Zaïre en 1996, cela conduisit à ce que Actions pour la justice, la Paix et le Développement AJPD-RDC, qualifie du deuxième génocide Rwandais contre les Hutu.
C’est ici la genèse des violences sexuelles utilisées comme arme de guerre en RDC depuis près de 30 ans aujourd’hui qui ont causé la mort des milliers de centaines de femmes et filles et la survivance d’autres milliers de centaines qui vivent dans des traumatismes caractérisés par le manque d’estime de soi et la stigmatisation, dans la peur , la misère et dans l’attente d’une justice sociale impartiale pour juger leurs bourreaux.
En ce jour du 19 juin 2024, qui nous rappelle l’engagement de la communauté internationale à lutter contre le viol dans contextes de guerres à travers l’adoption par l’AGONU en 2015 de la résolution 69/293 le 19 juin 2015, AJPD-RDC nous alerte en effet sur l’ampleur que continue à prendre le viol utilisé comme une arme de guerre en RDC dans les zones en conflit dans les provinces du Nord-Kivu , Sud-Kivu, Ituri, Tanganyika et dans l’espace Kasaï, particulièrement dans le Kasaï Oriental avec les évènements dits KAMWENSAPU.
S’il faut s’atteler sur les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri , AJPD-RDC se demande à quand la communauté internationale comprendra que la population congolaise appartient aussi non pas à cette communauté internationale, mais plutôt à l’espèce humaine comme tout autre humain.
Il est inadmissible que 9 ans aujourd’hui jour pour jour , cette résolution soit une simple perte du temps de l’ONU en cette date du 16 juin 2015 car les femmes et filles au Nord-Kivu et dans l’Ituri sont violées massivement par les rebelles dont principalement les M23, CODECO,les terroristes du ADF etc. sans que des justes mesures d’imposition de la Paix soient prises en faveur des civiles, sans qu’il y ait cette démonstration de la volonté collective et manifeste à l’exemple du conflit Russo-Ukrainien ou du conflit Israëlo-Palestien de la communauté internationale à endiguer ces conflits qui causent la honte de notre humanité Commune.
Nous pensons qu’il y a une autre manière pour la communauté internationale d’exploiter les ressources minières de la République Démocratique du Congo sans se servir de la guerre civile , sans se servir des violences sexuelles liées aux conflits que leurs exécutants (Rwandais , Ougandais etc) utilisent sur le sol congolais.
Ces violences sexuelles massives et répétitives imposées injustement à la population congolaise ont des conséquences incalculables et néfastes mais bien préméditées par la communauté internationale et ses lieutenants/patins africains.
Ces conséquences sont en premier lieu la désorganisation totale du tissu social (voir des études sur les différentes formes de violences sexuelles liées aux conflits dont les femmes et filles ont été victimes). En outre, des maladies sexuellement transmissibles dont spécifiquement le VIH/SIDA mais aussi des maladies gynécologiques comme les fistules et le prolapsus qui concourent rapidement à la dégradation de la santé physique et mentale de la survivante .
Il y a aussi la pauvreté devenue généralisée car les femmes et filles devenues vulnérables ne peuvent plus participer au développement de l’économie locale dans leurs communautés pour les rares qui y vivent encore, et d’autres par milliers ont été contraintes au déplacement forcé vers le milieu urbain et périurbain plus ou moins sécurisés, laissant derrières elles les champs , mais et bétail pour aller vivre comme des animaux dans des familles d’accueil. Ceci justifie le combat sans relâche du Prix Nobel de la Paix Dr Denis MUKWEGE pour l’avènement en RDC de la justice transitionnelle en activant effectivement tous ses quatre piliers pour que les SURVIVATES fassent face à leurs bourreaux qui roulent carrosse à travers le monde et que plus jamais cela ne se répète plus, malheureusement nous vivons sur une plaque tournante des violences sexuelles utilisées comme moyen de guerre en RDC précise Me Honoré IMANI, coordinateur d’AJPD-RDC et Avocat au Barreau du Sud-Kivu.
Actuellement Actions pour la Justice, la Paix et le Développement AJPD-RDC se réjouit de l’avènement du Fonds national de réparation des survivant.es des violences sexuelles liées aux conflits et d’autres victimes de crimes contre la paix et la sécurité humaine FONAREV en sigle car, cela témoignage la volonté du gouvernement congolais à rendre effective la réparation des milliers de centaines de survivant.es .
Ceci paraît comme l’une des politiques nationales de lutte contre les violences sexuelles liées aux conflits car ça permettra l’exécution de nombreuses arrêts déjà rendus par les juridictions congolaises principalement les cours militaires en matières des crimes internationaux dans lesquels le viol a été utilisé comme une arme de guerre.
C’est sur cette note d’interpellation, d’indignation mais aussi d’espoir pour des femmes et filles survivantes des violences sexuelles liées aux conflits qu’AJPD-RDC a célébré la journée du 19 Juin 2024.

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